Journal Farandole

Que la vie continue dans la Montagnette

Il y aura un avant et un après 14 juillet 2022. Même si le feu a épargné les hommes, la Montagnette n’est plus ce qu’elle était depuis cet incendie qui a détruit près de 1 600 hectares sur les communes de Barbentane, Graveson, Boulbon et Tarascon.

BOULBON -

Nature et bien-être

Ce petit massif calcaire présente un relief abrupt recouvert en partie de pins d’Alep et de garrigues et des pentes qui ne facilitent pas les axes de circulation. Soumis aux assauts incessants du mistral et recevant peu de pluie. Au plus fort de l’incendie, des centaines de personnes ont été évacuées, la colline ravagée mais malgré cela des dizaines d’habitations ont été protégées, des centaines d’hectares préservés et surtout pas de victimes à déplorer. Voici venu le temps de tout remettre en route afin que l’activité reprenne, que ce soit grâce aux promeneurs, aux touristes ou aux pèlerins de Frigolet, que ce soit pour les hôtels et restaurants, les activités sportives comme la marche, le quad, les promenades à cheval… des quatre communes concernées. À ce jour, pour nombre de sinistrés « il est difficile de voir le côté positif des choses, le massif est toujours fermé et une date de réouverture n’est pas encore d’actualité. La seule attitude possible est l’attente et surtout la patience car personne n’a envie de se rendre dans un lieu lunaire où quelques petites repousses vertes parsèment la terre brûlée ». Et comme le disait La Fontaine « Patience et longueur de temps font plus que force ni rage ».

À L’ABBAYE SAINT MICHEL DE FRIGOLET
Si les promenades sont toujours interdites dans le massif, il faut rappeler que l’Abbaye de Frigolet où réside une communauté de Prémontrés, a été totalement préservée lors de l’incendie. Deux mois après, les lieux de culte accueillent à nouveau les visiteurs, mais l’hôtellerie et le restaurant touristique demeurent fermés. Même si l’abbaye n’a pas été touchée, des travaux de nettoyage s’imposent, sur la toiture notamment suite au produit retardant déversé et sur les vitraux qui ont souffert de l’intense chaleur. Pour le Père Jean Charles, « au milieu des arbres calcinés, l’abbaye apparaît comme un petit triangle vert. Grâce au travail extraordinaire qu’ont fait les pompiers l’édifice religieux emblématique de la Montagnette a été sauvegardé et grâce à la Providence peut-être qu’il ne faut pas oublier ». La
boutique également est ouverte et propose depuis peu une huile d’olive de l’Abbaye à côté des bières, l’élixir du Père Gaucher, la
liqueur Norbertine… Frigolet nous donne l’exemple d’une expérience monastique réussie dans un monde qui ne cesse de changer. Aussi la catastrophe du 14 juillet dernier n’est pas à prendre à la légère car l’abbaye vit en partie grâce à ces revenus liés au tourisme.
À travers les gros travaux de régénération de la forêt, les obligations légales de débroussaillement, la protection du massif réglementé par
Arrêté préfectoral, la Montagnette devrait reprendre au fil des années son aspect originel. Mais dans l’immédiat il est nécessaire d’aider les éleveurs, agriculteurs, commerçants et résidents touchés par la catastrophe et surtout inciter les touristes à revenir. Un défi pour les
responsables de Barbentane, Boulbon, Graveson et Tarascon.

Ils font vivre le territoire