Journal Farandole

Le chanvre, la culture de l’avenir ?

Camargue

Nature et bien-être

Saviez-vous que la France est le 2ème producteur mondial de chanvre après la Chine et que la surface cultivée a triplé ces 30 dernières années ?

Cultivée depuis plus de 6000 ans en Chine, c’est une plante multi-casquettes : ses graines peuvent servir à faire de l’huile, du lait… peuvent être exploitées en cosmétique… La fibre est utilisée pour fabriquer des panneaux isolants et du textile et la chènevotte (partie interne de la tige), pour faire du béton de chanvre. La poussière, quant à elle, est valorisable en litière pour toilettes sèches ou en briquettes employées en énergie verte.

Il n’en fallait pas moins à nos agriculteurs camarguais pour s’y intéresser de très près. Axel Bougrainville en est le plus fervent porte-parole. « Dans le chanvre, c’est comme dans le cochon, tout est bon » résume-t-il. Passionné par cette culture, ce jeune autodidacte œuvre au quotidien pour son développement. « C’est une culture ancestrale qui doit retrouver toute sa place dans notre région ». Écologique, elle ne nécessite ni engrais, ni produits chimiques. Elle nettoie et dépollue les sols, capte et stocke le CO2.

Restent cependant des interrogations de taille. Le chanvre peut-il résister à la salinité des sols de Camargue ainsi qu’à la typicité de son climat ? Qu’en est-il également du problème d’irrigation car qui dit Camargue dit inondation des sols ?

D’ordinaire, l’arrosage du chanvre s’effectue en effet par aspersion puisqu’il n’aime guère avoir les pieds dans l’eau.

La phase test a été lancée en avril avec 3 variétés distinctes sur une surface de 2,5 ha. Pour la première fois, un système d’irrigation par inondation a été utilisé et les premiers résultats se montrent probants, prouvant ainsi la résistance de cette plante atypique. Une expérimentation validée qui permet à Axel de lancer un appel à candidature auprès des acteurs locaux qui souhaiteraient intégrer cette filière dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la cosmétique, du textile, du bâtiment et de l’énergie verte.

 

 

 

 

Ils font vivre le territoire