Journal Farandole

Claude Viallat et Auguste Chabaud – Fe di Biou

Du 03/02/2024 au 15/09/2024

GRAVESON - au Musée Auguste Chabaud

Tout public Manifestation en intérieur

Culture et patrimoine

Exposition exceptionnelle de deux artistes de renommée mondiale, tous deux originaires du Gard, Auguste Chabaud natif de Nîmes et Claude Viallat de la ville d’Aubais.

Rassemblement de plus d’une centaine d’œuvres, peintures, dessins et montages. Un regard croisé entre deux artistes animés par la même foi et le même culte pour le taureau, figure puissante ivre de liberté ou en rébellion au sein de l’arène au contact de l’homme avec la course à la cocarde ou la corrida.

La connaissance de Claude Viallat  avec son œuvre essentiellement abstraite, son implication majeure dans le mouvement «Supports Surfaces» et le peu d’expositions consacrées à son œuvre tauromachique, nous ont fait oublier qu’il était aussi un exceptionnel dessinateur et peintre de taureaux, et un véritable «aficionado» resté toute sa vie fidèle à ses racines gardoises et camarguaises.

La grande variété des supports utilisés par Claude Viallat pour présenter cette œuvre figurative sur le taureau est assez fascinante car elle peut aller du bout de bois flotté au couvercle de pot de peinture ou encore à la boite de camembert. Il associe aussi cordage, cartons et bouts de tissus et à l’instar des maîtres de l’Art Brut utilise tout support de récupération déjà imprégné par la marque du temps.

A cette occasion son approche «Matissienne» autour de ses acryliques colorées sera mise à l’avant avec une belle série de figures tauromachiques sur papier qui nous étaient jusqu’à aujourd’hui inconnues car peu exposées et qui nous révèlent son grand talent de coloriste, déjà découvert dans son travail pictural avec «Supports Surfaces» qui a fait la renommée de l’artiste. Il faut rappeler que cette partie de son œuvre plus abstraite est présente dans les plus grands musées du monde. De même ses grands formats, œuvres monumentales des années 60, confiées par la municipalité d’Aubais sont d’une belle facture expressionniste où l’on découvre le cerne noir, omniprésent dans ses œuvres ces années là et qui apporte gravité et puissance à sa peinture.

Auguste Chabaud, de son côté révèle la force d’un taureau majestueux, pavanant de l’arène auprès de raseteurs aux visages burinés ou encore face aux costumes rutilants des hommes de corrida. Cette mystique commune du taureau va contribuer à ce rapprochement entre deux artistes «aficionados» où le cœur s’allie à une vision exacerbée, celle d’un monde poétique, celui des taureaux rois où règne la sacro-sainte lumière…

Claude Viallat a rendu divers hommages à Auguste Chabaud depuis la découverte de son œuvre en 1956 à Nîmes. Quelques tauromachies présentes dans le parcours de cette exposition lui ont été aussi dédiées. Classique, l’œuvre de Viallat comme celle de Chabaud ne l’est sans doute pas, puisqu’elle a précisément remis en question les codes du classicisme pictural de leur époque, mais inscrite dans les traditions, certainement. Cette exposition vient témoigner de cet attachement commun à un terroir et

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