Journal Farandole

Réouverture de l’abbaye de Montmajour le 16 juin

ARLES - à l'abbaye de Montmajour

Culture et patrimoine

Le Centre des monuments nationaux a le plaisir d’annoncer la réouverture de l’abbaye de Montmajour le 16 juin prochain. Dans le strict respect des consignes sanitaires, les visiteurs seront accueillis en toute sécurité à l’abbaye et pourront ainsi partir à la (re)découverte de leur patrimoine.
Ainsi, l’abbaye sera ouverte du mardi au dimanche de 10h00 à 17h30 uniquement sur réservation afin de réguler les flux. Le public est invité à réserver son billet en ligne en amont et à venir avec son masque. Le port du masque est obligatoire dans tous les intérieurs, du gel hydroalcoolique sera mis à disposition sur l’ensemble du parcours de visite. Le document de visite est téléchargeable sur le site internet de l’abbaye ou via l’application de l’Abbaye.

Un sens de visite unique et une nouvelle jauge comprise entre 20 et 50 personnes ont également été établis afin d’assurer la protection de tous, visiteurs et agents, dans le monument. Jusqu’à nouvel ordre, la tour du Pons de l’Orme et le Cellier Saint-Maur resteront fermés à la visite.
Les visiteurs sont invités à consulter impérativement le site internet www.abbaye-de-montmajour.fr avant leur visite pour prendre connaissance de l’ensemble des modalités de visite.

Programmation culturelle

Cénotaphe, par Eva Jospin.

Du 11 juillet et jusqu’au 3 janvier 2021, le public pourra découvrir au chœur de l’église abbatiale le Cénotaphe de l’artiste plasticienne Eva Jospin, sculpture élevée à la mémoire des morts dans un lieu où les corps sont absents. Ainsi, il fera écho à la nécropole rupestre de Montmajour et ses tombes anthropomorphes creusées directement dans la roche. L’œuvre reprend le principe des capriccios, petites peintures du XVIIIe qui composaient un paysage imaginaire, mêlant des éléments architecturaux réels et fictifs. Mais ici, le principe est renversé et c’est la fantaisie qui vient s’insérer dans le réel.
Support et matériau de prédilection d’Eva Jospin, le carton à travers ses mains se fait roche, pierre, végétal, il convoque le minéral, la taille, la construction, l’érosion, la ruine et la nature souveraine. La magie de l’illusion et du décor une nouvelle fois opère.

Tarif : droit d’entrée du monument.

Ouverture du 1er niveau du monastère Saint Maur

Également à partir du 11 juillet 2020, les visiteurs pourront découvrir pour la première fois le 1er niveau du monastère Saint-Maur, espace jusqu’ici fermé au public. Le monastère Saint-Maur, élevé à Montmajour au début du XVIIIe siècle, fut édifié par la communauté réformée des religieux de Saint-Maur, qui prirent possession de l’abbaye en 1639 selon la volonté du roi Louis XIII. Ils confièrent en 1703 la construction du nouveau monastère à l’architecte Pierre Mignard puis à Jean-Baptiste Franque. Le bâtiment d’une hauteur de 25 mètres comprenait cinq niveaux avec des salles richement décorées. L’ancienne cave à vin abrite aujourd’hui un nouvel espace d’accueil conçu en 1998 par l’architecte Rudy Ricciotti.
Une première phase de travaux (traitement du sol de la galerie, nettoyage et aménagement du parloir et de l’ancienne boulangerie), engagée par le Centre des monuments nationaux, permettra cette nouvelle visite.
Pour ce faire, la sécurisation et la consolidation des structures du bâtiment Saint-Maur se sont avérées nécessaires en raison de l’état de certaines voûtes et maçonneries. Ainsi les voûtes instables et les maçonneries en mauvais état ont été mises en sécurité notamment par le moyen d’étais, de tirants, et de broches. Les murs présentant des problèmes sanitaires ou structurels ont été également consolidés.

Lectures en Arles

Initialement prévu du 17 au 21 juin 2020, les Lectures en Arles en collaboration avec l’association du Méjan sont reportées du 18 au 21 Août.
Informations et réservations auprès de l’association du Méjan

L’Abbaye de Montmajour

À 4 kilomètres d’Arles, l’abbaye de Montmajour se dresse sur un pic rocheux, dominant ainsi la plaine de la Crau.
À l’origine, le lieu a une vocation funéraire, tout comme la montagne voisine des Cordes. En effet, le rocher Mont Majour, cerné par des eaux mortes, accueillait les morts et des hommes ayant choisi la solitude et la méditation veillaient sur eux. Les tombes étaient alors creusées dans le rocher. Les plus anciennes ont une forme anthropomorphe, comportant une logette pour la tête, les petits rectangles recueillant des ossuaires.
À travers les siècles, cette fonction funéraire a perduré. Ainsi, les comtes de Provence s’y sont fait enterrer, comme il est possible de le voir dans le cloître avec la présence de leurs tombeaux. Le groupe érémitique d’origine s’est multiplié, donnant naissance, avant l’an mil, à une puissante abbaye bénédictine avec, au sommet du rocher, une grandiose abbatiale consacrée à la Vierge.
Les grandes familles firent preuve de générosité envers l’abbaye qui devint une sorte de sanctuaire dynastique. À la fin du XIIIe siècle, l’autorité de Montmajour renforcée par la possession d’une relique – fragment du bois de la Vraie Croix – couvrait 56 prieurés. Ce fut dans le courant du XIVe siècle que la décadence de l’abbaye débuta, avec la dévastation des terres et de la population par le passage des « Grandes Compagnies », les épidémies de pestes et les famines.
Au XVIIe siècle, Montmajour connut, grâce à la congrégation de Saint-Maur, une restauration spirituelle et matérielle ainsi que la construction de nouvelles bâtisses ; les marais furent asséchés permettant l’augmentation des terres cultivables.
Mais après la Révolution, l’abbaye fut dépouillée de ses pierres de taille et de ses charpentes, la réduisant à l’état de ruine.
Les trois ensembles monastiques, les monastères Saint-Pierre, Notre-Dame et Saint-Maur furent vendus comme bien nationaux en 1791, puis rachetés par la ville d’Arles dès 1838, les bâtiments furent classés Monuments historiques en 1840.
Propriété de l’État depuis 1945, inscrite au Patrimoine mondial par l’Unesco au même titre que les monuments arlésiens, l’abbaye de Montmajour est actuellement gérée, conservée, restaurée et ouverte à la visite par le Centre des monuments nationaux.
Les moines bénédictins vécurent sur ce piton rocheux selon la règle de Saint-Benoît de Nursie jusqu’en 1790. Ils édifièrent plusieurs ensembles monastiques.
Le monastère Saint-Pierre (Xe-XVe siècles) fut la première construction. Seul subsiste aujourd’hui l’ermitage Saint-Pierre en partie aménagé dans le rocher Sud. Une nécropole rupestre fut aménagée au sommet de la colline et autour de la chapelle funéraire Sainte-Croix (XIIe siècle), véritable reliquaire architectural.
La crypte, édifice unique en Provence, est une église basse dont témoigne le plan : rotonde, déambulatoire, chapelle rayonnante, marques des tailleurs de pierre sur les voûtes. Elle assoit l’église haute ou abbatiale. Dans la grande abbatiale dédiée à Notre-Dame, le cloître dessert les bâtiments conventuels (salle capitulaire, réfectoire, cellier, bibliothèque…). Les chapiteaux aux motifs végétaux, animaliers, géométriques ou historiés, le bestiaire roman où tarasques, diables, béliers, taureaux, ours, chiens, dragons et chimères se côtoient dans une infinité de symboles. La tour Pons de l’Orme (XIVe siècle) surplombe ce premier ensemble et offre à son sommet un panorama unique vers Arles, Tarascon, La Crau, Les Alpilles.
Le monastère Saint-Maur, édifié au XVIIIe siècle, fut le lieu de vie de la communauté bénédictine réformée de Saint-Maur installée à Montmajour à partir de 1639.

 

Ils font vivre le territoire