Journal Farandole

Pourquoi le 8 mai est-il férié ?

Culture et patrimoine

Le 8 mai, les Français commémorent la fin des combats en Europe contre l’Allemagne nazie. Ils sont étonnement les seuls, avec la Slovaquie et la République tchèque, à avoir considéré cette date comme symbolique et a en avoir fait un jour férié.

Le 8 mai 1945 est le jour où cessent les combats, au lendemain de la capitulation allemande. Celle-ci intervient dans la nuit du 6 au 7 mai. Mais la seconde guerre mondiale ne se termine réellement que quatre mois plus tard, avec la capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Elle a coûté la vie à 40 à 50 millions de personnes.

La décision des Français de retenir le 8 mai comme jour de commémoration est atypique.

Les Russes célèbrent la capitulation de l’Allemagne nazie et la fin des combats le 9 mai. En effet, les Allemands ont capitulé une seconde fois le 9 mai, au quartier général des forces soviétiques à Berlin. Une façon pour Staline de montrer aux Alliés que l’URSS ne comptait pas se laisser confisquer la victoire. En outre, à cause du décalage horaire, la fin des combats a eu lieu le 9 mai et non le 8, à l’heure de Moscou.

Au Royaume-Uni et aux États-Unis, le 8 mai n’est pas un jour férié. Les Américains rendent hommage aux soldats morts pour la patrie le dernier lundi de mai, appelé « Memorial Day » .

En France, une loi de 1946 dispose que la victoire sur l’Allemagne nazie sera commémorée « le 8 mai de chaque année si ce jour est un dimanche et, dans le cas contraire, le premier dimanche qui suivra cette date« , mais cette décision pose rapidement des problèmes : la célébration se trouve concurrencée, voire occultée, par la fête de Jeanne d’Arc, qui tombe au même moment.

A la demande des anciens déportés et résistants, une nouvelle loi est votée en 1953, qui fait du 8 mai le jour fixe de la commémoration et un jour férié… mais seulement pour quelques années, car on revient à une date variable (le deuxième dimanche de mai) dès 1959. En 1968, nouveau changement : la commémoration est à nouveau fixée au 8 mai, mais ce jour reste travaillé.

En 1975, le président Valéry Giscard d’Estaing décide de supprimer la commémoration officielle de la victoire sur l’Allemagne nazie et de la remplacer par une « journée de l’Europe« , pour marquer la réconciliation franco-allemande. Il souhaite transformer le 11 novembre en une journée nationale du souvenir mais suscite ainsi l’indignation des associations d’anciens combattants.

Prenant son contre-pied, François Mitterrand fait en 1981 du 8 mai un jour férié. Depuis cette date, la commémoration revêt à nouveau un caractère officiel à l’échelle nationale. Son rituel est en grande partie emprunté à celui du 11 novembre : le président passe en revue les troupes sur la place de l’Étoile, dépose une gerbe, ravive la flamme du tombeau du soldat inconnu.

 

Ils font vivre le territoire