Journal Farandole

Pierre Parsus « Peindre l’invisible », la nouvelle exposition du Musée Auguste Chabaud

GRAVESON - au Musée Auguste Chabaud

Culture et patrimoine

A l’aube du printemps qui s’annonce, le musée a choisi de rendre hommage à Pierre Parsus, un peintre exceptionnel, un fauve marginal à l’œuvre singulière.

Il est né en 1921 à Paris et c’est à la découverte du Louvre en 1933, à tout juste 13 ans, qu’il doit une vocation précoce de peintre. Elle le détourne rapidement de ses études, au grand désespoir de son père qui s’opposera délibérément, jusqu’à sa mort, à ce choix.

Il s’extasie très jeune devant « Le Radeau de la Méduse » de Géricault et les œuvres de Rembrandt et fréquente à partir de 1935, l’école des Arts Appliqués. Il découvre, la même année, l’école impressionniste, Cézanne et Van Gogh lors de leurs grandes rétrospectives parisiennes puis « Guernica » de Picasso, découverte en 1937 au Pavillon Espagnol de l’Exposition internationale installée sur les bords de Seine.

En 1938, il devient l’un des habitués de la célèbre Académie de la Grande Chaumière de Montparnasse. Puis, dans les années 1950, Pierre Parsus émerge du groupe de la Jeune peinture qui tend à peindre l’humain, grave et triste, marqué par les années d’après-guerre. Le groupe a deux chefs de file : l’un est Bernard Buffet, le misérabiliste ; l’autre est Paul Rebeyrolle, nouveau Gustave Courbet.

Pierre sera formé principalement par des sculpteurs dont Charles Malfray, son maître, pour qui il gardera une grande reconnaissance.

En 1947, grâce à un mécénat privé qui va durer sept ans, il décide de rejoindre le sud et aspire à peindre seul au sein de la nature, à l’instar de Van Gogh, Cézanne et Chabaud. Séduit par la ville de Nîmes et sa garrigue avoisinante encore intacte, il choisit de s’y installer et tourne ainsi le dos à la capitale, avec néanmoins quelques réguliers allers retours. Il échappe de son gré aux pièges du marché de l’art et peint en solitaire.

Sa rencontre avec Lucette, la femme de sa vie, l’ancre définitivement dans le Sud. Une rencontre bouleversante dont la disparition en 1997 demeure, une étape très douloureuse pour lui. Ce drame le révèle à lui-même et nous éclaire sur sa conception de la peinture qui deviendra celle d’une communication avec le monde de l’invisible. En 1952, lui est décerné à Paris, le prix de la « Villa Abd-el –Tif » et, en déplacement à Alger, il découvre l’Orient dans un superbe palais mauresque, véritable villa Médicis face à la mer.

De ce séjour en Orient avec Lucette, il rapporte des œuvres exceptionnelles témoignant de sa fascination pour la lumière, les couleurs et le monde arabe, sensible, dira-t-il, à ses facettes bibliques.

Trois d’entre elles seront placées au Musée National de l’Orientalisme à Narbonne.

Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h

41 Cours National

 

 

 

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