Journal Farandole

Les Rencontres de la Photographie, Festival Phares

Arrêt sur Images…

ARLES -

Culture et patrimoine

Après ces interminables mois de disette artistique, le public attend avec impatience la substantifique moëlle, à même de répondre à son appétit de culture. La lumière après l’obscurité…

52ème édition des Rencontres de la Photographie du 4 juillet au 26 septembre

 A travers leurs expositions installées dans divers lieux patrimoniaux exceptionnels de la ville, les Rencontres contribuent chaque été, depuis 1970, à transmettre le patrimoine photographique mondial et se font l’observatoire privilégié de la création contemporaine.

 

La 52e, juste équilibre entre des expositions phares qui n’ont pas pu voir le jour l’année dernière et de nouvelles et passionnantes propositions, est aussi celle de la transition avec l’arrivée de Christoph Wiesner à la direction du festival.

Parmi les artistes invités, Georges Didi-Huberman redonne l’espoir dans la Survivance des Lucioles (2009). Il s’agit avec lui de « reconnaître dans la moindre luciole une résistance, une lumière pour toute la pensée ». Au cœur de l’été arlésien, cette année sera comme une constellation, faite de mille feux illustrant la diversité des regards, la polyphonie des récits et symbolisant la survivance à travers l’image des espoirs et des prises de conscience. Les lieux choisis offriront autant de scènes que d’atmosphères différentes, en résonance avec la diversité de la programmation. Celle-ci investira des lieux historiques et patrimoniaux du centre-ville, l’atelier de la Mécanique au parc des Ateliers, le Monoprix et Croisière, et ira jusqu’à habiter plusieurs jardins de la ville. Au cœur d’Arles, dans l’église des Frères Prêcheurs, l’Émergence prendra cette année ses nouveaux quartiers avec le Prix Découverte Louis Roederer dans un format repensé. Chaque année un ou une nouvelle commissaire d’exposition insufflera dorénavant sa vision des tendances de la jeune création contemporaine. L’édition 2021 a été confiée à Sonia Voss, qui s’appuiera sur un nouveau concept scénographique mettant les projets en dialogue les uns avec les autres.

La promenade dans les espaces modernistes du bâtiment du Monoprix nous conduira à la découverte d’univers où identité et fluidité se côtoient. Exploration multi-sensorielle avec Désidération de SMITH, qui nous entraîne à la croisée des pratiques, où photographie, narration, fiction et dispositif ne font plus qu’un ; voyage vers un cosmos poétique, qui posera à chacun d’entre nous la question essentielle de notre existence au-delà des genres et des frontières. De même, alors que la pandémie nous amène à nous interroger sur les limites de notre humanité, Puisqu’ il fallait tout repenser nous introduira à la scène latino-américaine à travers les pratiques féministes, sondant le corps mais également la société sous tous ses aspects. Le questionnement de la représentation est également abordé par l’exposition The New Black Vanguard qui célèbre celle du corps noir dans ses diversités à la croisée de l’hybridation des disciplines entre art, mode et culture. Ces regards multiples sur le monde trouvent également échos dans l’introspection à laquelle se livre Pieter Hugo dans Être présent. Cette mise en lumière de la pratique du portrait nous conduira en divers lieux de la planète, mais nous fera toujours soutenir le « regard de l’autre ». Se tourner vers l’autre, vers des horizons lointains, c’est également ce que propose la séquence Atlas. Là encore, il s’agit d’une invitation au voyage, ainsi que d’une cartographie aussi bien géographique, historique, sociologique que mentale. Regards venus d’Afrique du Sud, donc, mais aussi du Soudan, du Chili et qui nous transporteront dans le monde entier. Les Rencontres, ce sont aussi des retours sur l’histoire du medium et ses acteurs et actrices. Ainsi l’ouverture des archives de Charlotte Perriand permettra de découvrir que photographie et photomontage ont joué un rôle décisif dans son processus créatif, tant pour son développement esthétique que pour son engagement politique dans les années 1930. Et puis, comment ne pas mentionner Sabine Weiss, qui fête cette année ses 97 ans et dont les œuvres viendront habiter la chapelle des Jésuites du Museon l’Arlatan, nouveau lieu que les Rencontres investissent cette année. Et ce ne sont là que les premières lumières que ces Rencontres d’Arles offriront cet été…

www.rencontres-arles.com

6ème édition du Festival Phare

Il sera là encore question de lumière avec la 6ème édition du célèbre festival dédié au court métrage qui se tiendra dans le magnifique écrin du théâtre antique d’Arles du 27 au 30 juillet 2021, puisqu’il y proposera des « ciné-causeries » suivies, la nuit venue, de projections sous les étoiles.

 

Dans la galaxie du cinéma, le court métrage a un statut à part : espace d’expression des talents émergents, il permet toutes les audaces narratives et visuelles. Le festival Phare a la volonté de donner à voir, à entendre, à réfléchir, à découvrir, à rêver, à s’émerveiller, à rire, à faire aimer le format court à tous les publics !

La compétition nationale et internationale propose aux jurys et au public de découvrir une sélection de courts métrages en provenance du monde entier, présentés dans des programmes mixant documentaires et fiction, axés autour de thèmes chaque année renouvelés. En 2021, les thèmes choisis sont l’Étrange et la question du Genre, masculin / féminin.

Le festival propose également des espaces indispensables de rencontres entre les publics et les professionnels à travers des débats, des conférences sur le cinéma, les « causeries » ou tables rondes professionnelles.

Différents partenariats avec des institutions culturelles se poursuivront notamment avec le FID Marseille, Un Festival C’est trop court à Nice, les Nuits Med de Corse, accentuant ainsi cette dynamique de maillage territorial.

Pour la première fois, Phare remettra cette année le Prix Alice Guy qui récompense une réalisatrice sur les pas de la pionnière du cinéma. L’objectif est de mettre en valeur la filiation entre Alice Guy et les réalisatrices d’aujourd’hui et de faire découvrir sur grand écran son incroyable production.

www.festival-phare.fr

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