En effet le XIXe siècle est une époque où les almanachs sont à la mode. Riches en informations, ils sont l’une des premières manifestations de la « culture de masse », et un grand moyen de faire passer des idées. Cela ne fait guère de doute : si Mistral avait vécu à notre époque de culture numérique, il aurait aussitôt créé un site internet et investi les réseaux sociaux pour diffuser ses idées et celles de ses amis félibres sur la protection de la langue d’oc. Toujours est-il qu’aujourd’hui, même si le Félibrige ne se prive pas d’employer les moyens de communication de notre temps, il continue, par tradition, d’éditer chaque année, fidèlement, l’Armana prouvençau. Si cette publication ne joue plus le rôle qu’elle a joué à ses débuts, elle demeure toutefois la publication de référence pour ce qui est de la qualité de la langue.
Écrit par des félibres dans une langue provençale irréprochable, l’Armana est le bienvenu chez tous les Provençaux, et particulièrement dans les cours de langue provençale. Il présente aux lecteurs une grande variété de textes écrits dans les différents dialectes provençaux comme le parler provençal, le parler marseillais… Il traite également de l’histoire locale ou régionale et ses anecdotes, retrace les récits vécus ou les nouvelles de fiction de style divers comme la poésie, l’humour, la cuisine avec des recettes, les chansons, des trucs et astuces… Il reflète l’évolution de la littérature contemporaine et est en phase avec notre société moderne, sans renier ses origines et son passé.
Au cours de son histoire, l’Armana prouvençau a successivement été publié à Avignon aux éditions Aubanel puis Roumanille, à Aix, et enfin, depuis 2000 son édition a été reprise par « Félibrige Maintenance de Provence », qui en a confié l’impression à divers imprimeurs. Cet almanach est un magnifique outil de communication qui a su suivre l’évolution des différents supports modernes et qui a toujours son public.