Journal Farandole

1981 – 2021: 40ème anniversaire de l’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco

ARLES -

Culture et patrimoine

Il y a 40 ans, Arles obtenait son inscription, au même titre que la Grande Muraille de Chine, la Taj Mahal en Inde ou encore le Mont Saint Michel !
Une occasion de (re) découvrir les 8 monuments romains et romans classés, et celle de vous laisser conter la grande aventure Unesco au Cloître Saint Trophime ainsi que les œuvres contemporaines de l’artiste Lee Ufan aux Alyscamps.

« Arles 1981-2021 » jusqu’au 12 juin 2022

Produite et réalisée par le service du patrimoine de la ville et présentée au sein du Cloître Saint Trophime, joyau de l’architecture romane et gothique, l’ambitieuse exposition consacrée à la célébration de ce 40e anniversaire convie le visiteur à un véritable voyage. Voyage autour du monde, avec une grande introduction consacrée à l’Unesco, au fonctionnement du patrimoine mondial et aux enjeux qu’impliquent les inscriptions. Voyage dans le temps, l’histoire et l’architecture unique d’une cité bâtie au fil des siècles sur les constructions de ses prédécesseurs à travers toute l’épaisseur historique d’Arles. Voyage à travers les 8 monuments arlésiens que l’Unesco a considéré comme exemplaires. Enfin, aventure humaine dont chacun se découvre acteur au fil de l’exposition pour la conservation et la protection du patrimoine.

Visite guidée les samedis de 14h à 15h, jusqu’au 18 décembre

« Requiem » de l’artiste Lee Ufan aux Alyscamps jusqu’au 30 septembre 2022

Lieu fascinant et romantique, les Alyscamps ont inspiré de nombreux artistes : les poètes Dante Alighieri et Boccace ; les peintres van Gogh, Gauguin, Leo Lelée mais aussi le nabi Félix Valloton. Après ses expositions au château de Versailles en 2014 et au centre Pompidou Metz en 2019, l’artiste sud-coréen, fondateur du mouvement artistique Mono-ha, investit la nécropole antique et fait entrer en résonance ses œuvres avec les sarcophages de l’allée principale. Lee Ufan entretient une relation passionnée avec Arles depuis plusieurs décennies. Aux Alyscamps, il a composé un « Requiem », parcours constitué de 13 œuvres nouvelles spécialement conçues pour le lieu.

©Céline Juanchich

Aux côtés des sarcophages antiques qui parsèment cette cité des morts, les Relatum (sculptures comprenant plusieurs éléments associés) de l’artiste coréen entretiennent un dialogue avec ces pierres rectangulaires alignées sur l’allée qui mène à l’église Saint Honorat ou disposées dans les chapelles. « Les sépulcres font le sol tout bosselé » notait Dante dans son Enfer en parcourant la nécropole arlésienne. Lee Ufan, à la suite de Van Gogh ou Gauguin également fascinés par leur poésie silencieuse, a respectueusement investi ces lieux ancestraux.
La sculpture pour Lee Ufan n’est pas une entité indépendante et autonome, mais n’existe qu’en relation avec le monde extérieur. Les matériaux qui s’y trouvent rassemblés (plaques de fer et blocs de pierre le plus souvent) constituent une rencontre, une mise en relation avec le monde, la nature, l’architecture.
Selon les œuvres, il décidera d’un sous-titre qui induira une certaine approche de la sculpture dans la combinaison des éléments qui la composent : la route étroite, le silence, l’espace habité etc. Le terme de requiem revient ici plusieurs fois dans les titres, rappelant que l’on parcoure ici un immense cimetière. On est en présence d’une œuvre tout à la fois fondée sur une pensée ancrée dans l’histoire de l’art, en pleine complicité avec les démarches contemporaines, mais également sur des données philosophiques, nourries des origines culturelles de l’artiste, non sans leur associer certains philosophes européens qu’il a étudiés en profondeur.
En limitant son travail à un simple geste d’intense concentration lorsqu’il peint et à une association de matériaux clairement identifiés et répétés dans les sculptures, Lee Ufan a choisi de lier le faire et le non faire. Il définit sa production artistique comme une rencontre entre l’intérieur et l’extérieur permettant d’envisager un espace poétique, celui qu’il intitule « art de la résonance ». Il part du principe que « voir, choisir, emprunter ou déplacer font déjà partie de l’acte de création » et relie la nature à la conscience humaine avec une simple plaque de fer en dialogue avec une pierre naturelle.

Visite guidée les samedis de 15h30 à 16h30, jusqu’au 18 décembre

L’ouverture de la fondation Lee Ufan à l’ancien hôtel de Vernon en centre-historique est prévue en mai 2022.

 

 

 

Ils font vivre le territoire