Journal Farandole

Blanche Camargue, la 1ère blanchisserie en France à s’engager dans l’entretien des masques

La Camargue, terre d’innovation…

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Didier Honoré est infatigable. Initiateur de l’opération coup de poing menée par la CCI du Pays d’Arles pour la fabrication de 16 000 L de gel hydroalcoolique à destination des soignants et des entreprises, il a également suivi de près la fabrication en 3D de visières ergonomiques pour ces mêmes publics, recevant ainsi plus de 780 commandes au drive mis en place sur le parking de l’établissement consulaire.

Ainsi sensibilisé à la gestion sanitaire de la crise du covid-19, il s’est ensuite interrogé sur celle des masques. Le constat est assez simple. D’un côté, il y a les masques chirurgicaux dont le prix oscille entre 98 cts et 1,80€ l’unité. Un coût important lorsque l’on sait qu’il faut en changer toutes les 4h. Le masque en tissu, quant à lui, est vendu au prix de 5€ (les tarifs sont dégressifs suivant la quantité), peut être lavé environ 50 fois et il faut compter 31 cts/lavage. « Cela représente près de 60% d’économie par rapport au jetable ». Au-delà de cet aspect financier, la problématique de recyclage et l’impact environnemental se profilent également. « Personne ne s’était jusqu’alors interrogé sur le traitement des masques ».

Fort de ces deux constatations, de ses 37 années d’expériences dans les pompiers et de l’aval de son frère, lui-même colonel pompier er référent lors de la crise H1N1, Didier Honoré lance son plan d’attaque. Profitant de la baisse d’activité de sa blanchisserie (une perte de 80%), il a rapidement opéré un transfert d’activité permettant ainsi de maintenir l’emploi de ses 6 salariés par la création d’un nouveau département.

Le mode opératoire se déroule en 4 étapes. Les entreprises et collectivités sont pourvues de poubelles à pédale équipées de sacs afin que leurs salariés puissent y déposer leur masque. Puis, on met à leur disposition des sacs de linge pour effectuer une double barrière (le sac poubelle est placé dans le sac à linge) et ceux-ci sont ensuite récupérés, à raison d’un ou deux passages par semaine, par Blanche Camargue qui troque le « sale » contre le « propre ». Selon les normes du Ministère de la santé, ils sont lavés, minimum 30 mn, à une température de 60 degrés et un séchage à 75 degrés et reconditionnés en kit de deux masques. La validation de ce protocole est actuellement en cours auprès de la DGE (Direction Générale de l’Economie)

Ces mesures répondent à un impératif essentiel. L’article L4121-1 du Code du Travail engage en effet la responsabilité de chaque employeur vis-à-vis de ses salariés. Il doit prendre les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité et protéger leur santé physique et mentale.

L’initiative camarguaise a ainsi retenu l’attention des hautes sphères puisqu’elle a déjà reçu les remerciements de la Direction Générale de l’Economie.

« J’attire l’attention sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une histoire commerciale mais bien d’une histoire de partenariat. Jusqu’alors, seuls les établissements hospitaliers étaient équipés d’un process de traitement de tissus contaminés. C’était insuffisant. Aujourd’hui, c’est parti pour 18 à 24 mois, tant que nous n’aurons pas de vaccins. On peut même imaginer que les gestes barrières perdurent à terme dans certaines professions, dans le secteur de la chimie, celui des transports ou les éboueurs… »

La ville d’Istres a été séduite par le projet et celles d’Arles vont probablement suivre l’exemple. Les CCI de Nice, de Vaucluse et du Pays d’Arles (Didier y est élu) ont également dit « Banco ».

Une action solidaire et innovante !

 

 

 

 

 

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