Pour sa quatrième édition dans le cadre de la manifestation Des Femmes en Mouvement (ville d’Arles), la galerie Joseph Antonin présente une exposition sur la temporalité de l’intime, autour du concept de mémoire et de recollection sensible. 19 artistes internationaux et pluridisciplinaires de l’art contemporain réuni(e)s sous le commissariat d’exposition de Clémentine Feuillet : Claude Chuzel, Douce Hollebecq, Marie Docher, Sajede Sharifi, Guillaume Flageul, Maria Machatova, Cécile Hug, Arto Pazat, Mayliss Zpira, Lukas Zpira, Karine Degiorgis, Jean-Pierre Maurin, Jérôme Avraham Benarroch, Melanie Fontaine, Alyz Tale, Estelle Fenech, Charity Thomas, Stéphanie Gerbaud, Wendy Vachal…
» Que sommes-nous, au fond, dans l’espace-temps, hormis des êtres qui inscrivons du sentiment à la surface des choses ? Au travers de quoi éprouvons-nous la réalité du monde si ce n’est à partir du spectre et de l’acuité première de notre captation, de la surface immense de nos émotions, de la sonde mobile de notre inconscient ? »
Immersions sensibles met en avant ce qu’il en est aujourd’hui d’une minorité résistante de et dans l’art contemporain (hors d’une visée uniquement spéculative et marchande, contre une perspective par définition uniformisante), impliquée à contrario dans un processus intense et foisonnant d’exploration du sens, à la croisée des chemins, des lignes de tension, qui mènent de l’introspection poétique, méditative, à l’actualisation d’un réel enfoui, souterrain.
Cette introspection poétique, méditative, a pour but de témoigner de la richesse d’être (toujours) humain, c’est à dire connecté à un espace vivant et pour autant intime : notions évidemment au-delà du genre et de la détermination individuelle du sexe, concepts sensibles qui privilégient à la fois le mode instinctif et la réflexion – humain éclaté et recueilli dans un « en-soi », dans un « je » qui serait à l’écoute de l’actuel et de l’universel. Ce réel enfoui, souterrain, nous parle quant à lui de positionnement vis à vis du trouble et de l’inquiétance, de beauté et d’énigme, de deuil et de sanctuaire apprivoisé, de rituels visuels et d’incantations sauvages -dites magiques-, de fièvre et de pacification, d’images et de miroirs, de symbolique et d’adoration.
Dans un monde hélas qui devient l’espace d’une domination de l’individu par des forces de destruction et d’asservissement sans limite, dans un univers sans repère autre que les lois de la barbarie grandissante, du chaos et de la cruauté, qui mieux que l’artiste peut encore nous restituer la puissance et la force de ce lien qui aurait été celui d’une interaction absolue entre « nous » et le « monde », entre l' »intérieur » et l' »extérieur », entre l’esprit et la matière, le visible et l’infini ?
L’exposition joue avec l’espace traversant, circulant, du palais de l’archevêché afin de créer un parcours immersif et réflexif en 6 moments, répartis sur 6 pièces sensitives :
temps-poétique temps-actuel temps-mémoire temps-symbolique temps-imaginaire temps-énigme
L’interrogation du pluriel du féminin, au cœur toujours de cette édition, sera le fil rouge et la thématique sous-jacente de ces démarches esthétiques, sélectionnées au travers de leur diversité et singularité, de la richesse du dialogue et de la portée des questions qu’elles suscitent.
Vernissage le 11/02 à 18h, ouvert du mardi au samedi, visite guidée sur rdv.