« Par les routes », c’est d’abord l’histoire de Sylvain Prudhomme. De son enfance avec ses parents coopérants en Afrique, il garde les parfums et les couleurs des pays qu’il a traversés : Cameroun, Niger, Burundi, Maurice…de cet « ailleurs » déjà bien présent. Des études de lettres à Paris et une agrégation plus tard, il se destine à l’enseignement. Mais rapidement, l’écriture -qui n’a jamais quitté son sillage- s’impose à lui. Il se met en disponibilité et s’installe à Arles en 2012 pour suivre sa compagne.

Son 1^er livre est un recueil de contes et légendes du nord du Benin. Les publications suivent ensuite, régulières, toutes les 2 ou 3 années. Jusqu’à « Légende », en 2016, qui se situe dans les années 80, à Arles justement, montré sous un jour volontairement décalé de l’image que l’on peut avoir de la cité romaine.

Avec « Par les routes », Sylvain souhaitait s’interroger sur la notion de liberté, dans une ville, en France (Arles, sans la nommer).

« C’est un livre où j’ai essayé de parler du désir de liberté qu’on a un peu tous », déclare le romancier.

Il y raconte l’histoire de Sacha, fraîchement installé dans la ville de V., où il retrouve par hasard un vieil ami avec qui il a vécu et voyagé quand ils étaient étudiants. Son ami, « l’autostoppeur », jamais nommé, vit avec Marie, et avec son fils, Agustin mais il repart régulièrement sur les routes, pratiquant toujours l’auto-stop, accroc à la bougeotte, celle qui lui permet de rencontrer le monde, et qui lui est vitale. « C’était comme s’il avait toujours besoin que sa trajectoire en frôle d’autres », écrit l’auteur. Pendant ses absences, Sacha se rapproche peu à peu de Marie et d’Agustin.

Ce 8e roman de l’écrivain de 40 ans, publié chez L’Arbalète/Gallimard figurait aussi dans la sélection du Renaudot, de l’Interallié et du Grand prix du roman de l’Académie Française.

Le jury du Femina, exclusivement composé de grandes figures féminines de la littérature est tombé sous le charme de cet opus sur l’amitié, l’amour et le voyage, sur le vertige devant la multitude des existences possibles.

304 pages, 19€