Conférence débat de l’université populaire d’Arles (UPOP’Arles), en partenariat avec l’ACPI (Ateliers Cliniques Psychanalyse Institution) avec Roland Gori.
Roland Gori propose une comparaison fructueuse entre notre modernité, la fin du XIXe siècle et la période de l’entre-deux-guerres. Son projet est de montrer que le libéralisme a conduit à des catastrophes parce qu’il a passé sous silence tout un aspect de l’homme, ses contradictions internes mais également sa dimension sociale et collective. Or il semble bien que le néolibéralisme fasse de même aujourd’hui.
La modernité avec la globalisation accompagnée de l’hégémonie d’internet brouille les frontières et crée en réaction des illusions rassurantes de pseudo identités stables. Ce nouveau monde émergent et fluctuant oublie les traditions et l’histoire pour ne réagir qu’à l’instant éphémère. C’est pourquoi il suscite une sorte d’effroi et, plutôt que d’affronter cet effroi, les hommes se réfugient dans la peur de l’autre. Avec cette globalisation, c’est donc paradoxalement la montée des intolérances qui nous menace. Or, aveugle à ces bouleversements, les gouvernements font miroiter l’illusion qu’ils sont capables de gérer les risques qui nous menacent alors qu’ils surfent sur une politique de la peur.
Là où la psychanalyse, notamment, a essayé à la fin du XIXe siècle de trouver une réponse aux problèmes posés par le libéralisme, que pouvons-nous proposer aujourd’hui comme réponse aux problèmes posés par notre monde moderne ? L’enjeu est de taille puisqu’il en va de notre liberté et de notre citoyenneté.
Roland Gori est psychanalyste et professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l’université Aix-Marseille. Il est fondateur et directeur de publication avec Yves Poinso, du CIRPC (centre interrégional de recherches en psychopathologie clinique) à partir duquel il fonde la revue Cliniques méditerranéennes.
Roland Gori et Stefan Chedri ont lancé en décembre 2008 le mouvement de L’Appel des appels et il est l’actuel président de l’association éponyme. Cet appel invite les professionnels du soin, de la justice, de l’enseignement ou de la culture à se rassembler, échanger pour mieux réagir et s’opposer aux logiques de normalisations et d’évaluation systématique des pratiques de chacun.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « L’homme ingouvernable » paru en 2015 aux Liens qui Libèrent.
L’ACPI organise aussi de 9h à 19h le 11 mars à la MDVA une journée de réflexion sur « Radicalisation, subjectivité et civilisation » avec Fethi Benslama et Roland Gori.