La Mairie de Beaucaire porte un projet ambitieux de réalisation d’un nouveau quartier sur ce secteur, à proximité immédiate du cœur de ville. La construction d’une résidence pour seniors, non médicalisée, puis la construction de logements pourront démarrer à l’issue des fouilles prévues (d’ici l’été). Celui-ci a nécessité de nombreuses études obligatoires préalables (étude faune flore, fouilles pyrotechniques…) qui ont réglementairement duré plusieurs années et, dernièrement, suite à la démolition des derniers bâtis existants, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a effectué l’ultime étude : un diagnostic archéologique qui a révélé la présence de vestiges romains, nécessitant les fouilles actuellement en cours.
Ce chantier (dont le coût dépasse le million d’euros), mené par la société Mosaïque Archéologie et dirigé par Charlotte Carrato, a démarré en fin d’année et durera 6 mois. Les premières semaines ont été consacrées à déblayer quelques 14000 m3 de terre sur une emprise de 7500 m².
Désormais, les archéologues s’attellent à leurs recherches. Ils ont d’ores et déjà mis en lumière un certain nombre de murs en pierres, maçonnés avec du mortier, de constructions aujourd’hui disparues, et ont retrouvé de nombreuses céramiques.
Des fondations très importantes ont également été découvertes, certainement d’une construction importante et imposante.
Première surprise de ces fouilles, les archéologues ont compris que la partie sud était autrefois « sous l’eau » et cherchent à comprendre si un bras mort du Rhône passait autrefois par là.
Seule la période des vestiges retrouvés est pour l’heure certaine : elle se situe entre le 1er et le 3e siècle après J-C.
Lors de cette visite, Julien Sanchez, maire de Beaucaire, s’est félicité de « ces très belles découvertes qui vont enrichir l’histoire et le patrimoine de Beaucaire ».
L’équipe d’archéologues, qui quittera les lieux d’ici l’été, continuera ses recherches pendant 2 années à travers les objets et éléments prélevés sur site. C’est après cette étude affinée qu’ils pourront conter l’histoire des lieux.
Tandis que les excavations, répertoriages et autres époussetages se poursuivent, les découvertes se précisent.
Le tracé de ce que l’on estime être d’anciens bâtiments commerciaux romains s’affine et, une autre trouvaille surprenante a amusé nos archéologues. Une trace de pas creusée dans le béton de l’une des fondations a été découverte. Celle-ci présente notamment une empreinte permettant de deviner la présence de clous dans la semelle de la chaussure qui a laissé son empreinte il y a 2000 ans. Un dessin typique des semelles cloutées que portaient les Romains à l’époque.
Après les premières trouvailles révélées début février, les archéologues ont pu découvrir un grand nombre d’amphores. Cela laisse donc supposer que la zone était autrefois à vocation commerciale. Ces amphores vont notamment permettre aux archéologues d’étudier l’alimentation des Romains.
Une estampille sur une amphore a même été mise à jour, permettant de dater la découverte et de déterminer l’atelier qui a fabriqué la céramique.
A suivre…