Journal Farandole

Les trésors romains de Barbegal se refont une santé

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FONTVIEILLE - Route de l'Acqueduc, 13990 Fontvieille

Culture et patrimoine

Notre région est riche d’un patrimoine historique mais pas seulement. Le patrimoine environnemental naturel l’est tout autant. Exceptionnels et fragiles, certains lieux emblématiques sont aujourd’hui en danger et ont besoin d’un “coup de main”, d’où la recherche de solutions financières mais aussi humaines à travers le bénévolat. Un exemple : les aqueducs antiques des Alpilles et la meunerie de Barbegal.

Etat des lieux avant la valorisation de ces vestiges

Ce projet de sauvegarde est porté par le Parc Naturel Régional des Alpilles sur la commune de Fontvieille, propriétaire du site depuis 2015. Alors que les projets de préservation sont au point mort faute de financements, la meunerie de Barbegal, une des premières industries de l’empire romain, connait un regain d’intérêt international suite à une publication scientifique dans une prestigieuse revue américaine. Une première action de nettoyage s’est imposée en attendant d’autres entreprises de plus grande envergure. Aujourd’hui, la structure fragilisée par les plantes, arbustes  et arbres qui y ont poussé, est menacée. Récemment, une intervention de débroussaillage a été effectuée sur le site par l’Association Départementale pour le Développement des Actions de Prévention des Bouches-du- Rhône qui utilise les chantiers comme support d’insertion de jeunes en difficulté. Le projet est suivi par le PNRA et, après accord de la municipalité de Fontvieille et d’Oliver Blanc, Architecte des bâtiments de France, le chantier a pu démarrer. Il était dirigé par Claude Dordron, bénévole, la mise en place et le suivi  scientifique étant assurés par le professeur émérite Philippe Leveau,  archéologue et le laboratoire du CNRS de l’Université Aix-Marseille.

Ponts aqueducs et meunerie: deux sites archéologiques majeurs

Depuis 1886, l’aqueduc est partiellement classé  au  titre  des monuments historiques, certaines de ses parties faisant l’objet d’une inscription depuis 1937.

C’est au vallon des Arcs que l’on peut découvrir les deux ponts aqueducs parallèles construits au Ier siècle. Le “pont des moulins” était destiné à alimenter l’usine de Barbegal, tandis que le “pont d’Arles” amenait l’eau potable vers la  colonie romaine. Quant à la meunerie hydraulique, érigée courant du IIème siècle, sa construction semble liée au développement de la culture des céréales et à l’approvisionnement en farine d’Arles mais aussi à la fabrication de biscuits de mer pour les vivres de bord des navires qui transitaient dans le port d’Arelate.

Judicieusement implanté sur la pente d’une colline, l’ouvrage primitif comportait deux branches convergeant dans un bassin d’où partait un conduit unique. Au sommet, la Pierre Trouée, “pèira traucada” permettait aux deux canaux creusés dans la roche de franchir la crête et alimenter la meunerie. L’eau ainsi recueillie  se répartissait en deux séries parallèles de huit meules actionnées par des roues à augets (godets en bois fixés à la roue) verticales disposées en escalier de part et d’autre d’une allée centrale qui  fournissaient  l’énergie à des moulins à farine. Au bas de  la meunerie, l’eau évacuée par deux égouts souterrains devait servir à irriguer les champs de blé en contrebas de la colline. Cet ouvrage cessera  de  fonctionner à la fin du IIIème, début du IVème siècle mais ses vestiges témoignent aujourd’hui encore de la qualité du travail des romains. Des maquettes de la meunerie et des meules retrouvées sur le site sont exposées au Musée de l’Arles Antique. Les siècles ont passé, les romains ne sont plus là mais leur mode de vie et leur héritage architectural sont toujours d’actualité.

 

 

 

Ils font vivre le territoire